Chez Novatis, nous avons un pied en Tunisie et un autre en France. Cette double présence nous permet d’accompagner aussi bien des entreprises locales qu’internationales. Mais très vite, nous avons découvert une chose fascinante : un client français n’a pas du tout la même mentalité qu’un client tunisien.
Deux cultures, deux façons de voir le digital, deux approches du travail… et pour nous, une expérience riche (et parfois surprenante !) à gérer au quotidien.
Dans cet article, on vous partage avec humour et sincérité notre retour d’expérience après plusieurs années à jongler entre ces deux mondes.
Le client français vu de Tunisie
En France, la culture du « fais-le toi-même » est profondément ancrée. On monte soi-même ses meubles Ikea, on repeint son salon le week-end, on bricole sa plomberie avant même d’appeler un plombier. À la station-service, on fait soi-même le plein d’essence. Bref, on est fiers de « se débrouiller ». Résultat : quand il s’agit de créer un site web, beaucoup appliquent le même réflexe : « je peux le faire moi-même, ça ne doit pas être si compliqué ».
Il y a aussi cette dimension financière : le Français aime comparer, négocier et parfois éviter de payer un pro. Est-ce du radinisme pur et simple, ou une mentalité culturelle héritée de la logique « je me débrouille, je fais des économies » ? Sans doute un peu des deux. Ce qui est sûr, c’est que cette attitude conduit souvent à bricoler un projet à moindre coût, puis à appeler une agence pour réparer les dégâts.
Mais au-delà de l’argent, il y a une autre dimension très française : celle de la supériorité intellectuelle. Le client français aime jouer au chef de projet. Il définit les délais, impose ses choix techniques et regarde son site bricolé avec une fierté sincère, même si objectivement… c’est une catastrophe. Pour lui, c’est « son bébé », et il le défend comme si c’était la huitième merveille du monde.
En résumé, le client français veut avoir le contrôle, donner les ordres, et prouver qu’il sait faire. Quitte à finir avec un site bancal, il garde cette satisfaction d’avoir « réussi tout seul ». Et ça, c’est typiquement culturel.
Le client tunisien vu de France
Contrairement au client français, le client tunisien n’a absolument pas la culture du « fais-le toi-même ». Rares sont ceux qui osent se lancer dans la création de leur site seuls. Ici, on préfère déléguer directement — que ce soit à une agence reconnue… ou à un cousin qui « s’y connaît en informatique ».
Cela se reflète aussi dans les chiffres : selon l’INS (2023), près de 65 % des PME tunisiennes qui possèdent un site internet déclarent être passées par un prestataire externe dès le départ. En France, ce taux tombe à 53 %, le reste ayant préféré bricoler en solo avec Wix, WordPress ou Shopify.
Le client tunisien est aussi connu pour son côté négociateur né : un devis est rarement accepté tel quel. On discute, on compare, on attend « une meilleure opportunité »… mais sans jamais lever le petit doigt pour mettre la main à la pâte. En Tunisie, c’est clair : l’important, c’est que ce soit toi qui bosses, pas lui. 😅
Paradoxalement, il n’est pas aussi « radin » que le client français. Le Tunisien est prêt à investir dans son projet, du moment qu’il est sûr de ne rien avoir à faire lui-même. C’est dans la culture : à la station-service, il préfère attendre qu’on le serve, même si personne n’arrive. L’idée même de se servir seul semble… impensable !
En revanche, une fois engagé, la relation est souvent plus humaine et conviviale qu’en France. Moins cadrée, certes, mais plus chaleureuse : un client tunisien devient parfois presque un partenaire de longue durée, au-delà du simple contrat.
Les clients français face aux prestataires tunisiens
Depuis une dizaine d’années, de plus en plus d’entreprises françaises se tournent vers des agences web tunisiennes. La raison est évidente : le rapport qualité/prix. Selon un rapport de Clutch (2024), le coût moyen d’un site vitrine en France oscille entre 3 000 € et 8 000 €, alors qu’en Tunisie il peut être réalisé pour un budget de 1 000 € à 3 000 €, sans pour autant sacrifier la qualité.
Mais attention : dans la tête de certains clients français, l’équation est faussée. Beaucoup pensent que la Tunisie est un pays « low cost » où l’on peut faire développer un site de type Amazon pour 500 €. Pire encore, certains imaginent que 500 € en Tunisie représente une fortune ! Un client nous a déjà demandé avec sérieux : « En Tunisie, il y a des routes et des voitures ? »… Un autre s’est dit « surpris » qu’il existe des agences web compétentes en Tunisie. Des clichés qui montrent bien la méconnaissance du marché.
La vérité, c’est que les Français qui tentent l’expérience avec un prestataire tunisien cherchent souvent à gratter au maximum. Ils se basent uniquement sur le prix, sans prendre en compte la qualité, l’expertise ou la structure derrière. Résultat : ils finissent parfois par comparer une agence reconnue en Tunisie avec un auto-entrepreneur isolé en France, qui promet monts et merveilles pour moins cher. Une comparaison totalement injuste et ridicule.
Il faut aussi préciser que ceux qui franchissent le pas ne viennent pas de nulle part. La majorité des clients français qui collaborent avec la Tunisie ont soit :
- des amis tunisiens rencontrés pendant leurs études,
- soit ont déjà passé un séjour touristique en Tunisie et ont découvert le potentiel du pays,
- soit travaillent déjà avec des compétences tunisiennes via des startups françaises.
C’est pour lever ces doutes et casser ces clichés que Novatis a fait le choix d’un double ancrage : une équipe à Tunis et un bureau à Paris (novatis-paris.fr). Ainsi, nos clients français ont la proximité et la confiance d’une agence locale, tout en bénéficiant de la compétitivité et de la réactivité de nos équipes en Tunisie.
France vs Tunisie : deux mentalités différentes
| Critère | 🇫🇷 Client français | 🇹🇳 Client tunisien |
|---|---|---|
| Approche du digital | Culture du DIY : beaucoup testent seuls avec Wix/WordPress avant de contacter une agence | Culture du service : on délègue dès le départ, rarement du bricolage perso |
| Rapport au prix | Compare 3 à 5 devis, cherche le moins cher mais finit par payer plus cher à force de corriger | Négocie systématiquement, attend parfois une « combine » ou un meilleur prix |
| Rapport au temps | Veut un site en 2 semaines, mais met 2 mois à donner ses contenus | Veut vite aussi, mais accepte parfois des retards si la relation reste conviviale |
| Relation avec l’agence | Plus formelle et administrative, aime cadrer avec délais précis et contrats | Plus informelle et humaine, relation de confiance mais moins cadrée |
| Exigence | Très critique, aime donner son avis sur tout (design, choix techniques, planning) | Moins technique, fait confiance… mais peut changer d’avis au dernier moment |
| Exemple concret | Station-service : fait son plein tout seul | Station-service : attend qu’on le serve, même si personne n’est là 😅 |
Ce que ça nous apprend chez Novatis
Travailler chaque jour avec des clients en France et en Tunisie nous a donné un recul unique. Nous voyons très vite les forces et les faiblesses de chaque culture, et surtout, nous avons appris à en tirer le meilleur.
Du marché français, nous avons retenu : la rigueur, le respect des process, la planification précise et l’importance d’un cahier des charges bien détaillé. Même si parfois la critique est excessive, cette exigence pousse à viser plus haut et à livrer des projets irréprochables.
Du marché tunisien, nous avons retenu : la flexibilité, la créativité, la réactivité et cette relation de proximité humaine qui facilite la communication. Même si la négociation peut être interminable, elle garde un côté convivial et permet souvent de bâtir des relations durables.
Mais soyons justes : si certains clients français ont encore des doutes ou des clichés sur les agences tunisiennes, ce n’est pas uniquement de leur faute. Beaucoup de confrères, en voyant un client étranger, gonflent les prix de façon déraisonnable. D’autres promettent plus qu’ils ne peuvent livrer, et finissent par ruiner la réputation de tout un secteur. Résultat : les clients français deviennent méfiants, et c’est compréhensible.
Chez Novatis, nous refusons ce jeu-là. Nous croyons qu’un partenariat équilibré repose sur la transparence, la confiance et une tarification juste. Chaque marché et chaque culture a ses avantages et ses limites : le Français avec son exigence, le Tunisien avec sa proximité humaine. Notre rôle, c’est de combiner les deux mondes pour offrir le meilleur des deux.
C’est ce mélange qui explique pourquoi aujourd’hui, de nombreuses entreprises françaises choisissent notre agence, et pourquoi en Tunisie, nous restons une référence incontestée.
